Un vrai homme.

Un vrai homme se fouette avec des orties fraîches avant d’aller au bureau, il mange des bûches et se lave à la javel. L’odeur de sa sueur fait fuir les cambrioleurs et ses filles n’auront jamais de relation sexuelle, en tout cas pas sans que leur père n’ait validé un compagnon qui soit assez mâle pour être un vrai homme, mais assez soumis à la virilité du père pour se taire devant lui.

La Masculinité toxique est un fléau avec lequel se débattent même les hommes sensibilisés au problème, même ceux qui font des efforts, même ceux qui participent à le faire disparaître en éduquant leurs fils mieux qu’ils ne le furent eux-mêmes.

 La masculinité toxique s’apprend très tôt, dès les remarques que l’on fait au dessus du berceau, héritées d’une éducation toxique viriliste. Avant-même qu’il n’ait conscience d’être lui, le petit garçon est emporté dans l’héritage de ce que doit être « un vrai homme ».
 
Un vrai homme est fort, il ne pleure pas, il ne montre pas ses émotions, il couche avec beaucoup de femmes, ne se marie qu’avec une femme qui n’a jamais eu d’homme (mais qui doit tout savoir pour le satisfaire sexuellement), protège et défend les femmes de sa tribu, il est fort, agressif, défend son territoire et son cheptel de femmes, il porte des T-shirts « j’ai une fille, une pelle et de la chaux », il est velu, il aime le sport (viril et agressif bien sûr), il s’impose partout et ne se laisse pas dominer par une femme, parce que sinon, ça voudrait dire qu’il est lui-même une femme, donc un être secondaire, faible.
Un vrai homme tue des animaux sans ciller, il arrache les pattes des insectes quand il est petit, il trouve ça amusant, il aime être en bande d’hommes où la hiérarchie se fait entre les plus forts et les plus faibles. Il croit au mythe du Mâle Alpha. Il boit de l’alcool, beaucoup d’alcool, il aime ça, parce que c’est viril et que ça montre comme il est fort, comme son phallus est puissant. Ah oui, le Tout Puissant Phallus, la mesure absolue de ce qu’est un homme, un vrai, un outil de domination physique et spirituelle. Le vrai homme n’est pas dérangé quand on dit que son cerveau est entre ses jambes, parce que son organe reproducteur est dressé, fort, il possède beaucoup de femmes, il possède les femmes des autres, c’est une marque de domination.
 
Le vrai homme porte du bleu, du rouge, des couleurs agressives, des logos enflammés, des têtes de morts, des épées, tout ce qui peut symboliser la force, la guerre et son phallus.
 
Un vrai homme pousse des voitures le WE dans des stages de re masculinisation, en slip, entre hommes, virilement, des grosses voitures, grosses mais pas autant que son phallus, bien sûr. Il le fait parce que le monde se féminise, et que bientôt il pense qu’il sera obligé de porter des jupes et de s’épiler la barbe. Enfin… il pense, pas trop, c’est mal vu, il faut rire fort et penser peu.
 
Le vrai homme est donc un défenseur de sa femme, mais ça ne le dérange pas de lui mettre une torgnole pour lui montrer qui est le maître à la maison. il s’étouffe dans ses paradoxes sanguinaires, il est le chevalier et le dragon, le juge, le bourreau, le phallus, gros, puissant, fort. 
Et quand il n’arrive pas à être à la hauteur de son propre modèle, il accuse les femmes de lui voler sa force.
Bien sûr, tous les hommes toxiques ne cumulent pas toutes ces tares et ces croyances absurdes. Mais il en suffit d’une pour pourrir la vie des milliers de femme que l’on va croiser dans sa vie.
Nos générations d’hommes n’arriveront jamais à être débarrassés de cette panoplie mortifère, mais nos fils peut-être.
Eduquons nos fils, muselons les hommes toxiques.
 

par | Jan 9, 2022 | Actu

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